
Bon, j'ai plein de choses à raconter.
Mon week-end d'abord.
Je suis rentrée à Toulouse par le train de nuit. Ce fût un fiasco. Pour résumer la situation, un extrait du mail d'excuse reçu:
« Cher(e) client(e),
Suite à un incident d’exploitation (une rupture de caténaire) survenu lors de votre trajet à bord du train iDNiGHT 7993 du 28 mai, votre voyage a été fortement perturbé, occasionnant un important retard à l’arrivée.Nous tenons à vous présenter personnellement nos vifs regrets face à la situation que vous avez vécue ... »
En sous titré ça donne, 5heures d'attente dans la nuit, dans le noir, sans savoir ce qui se passe, combien de temps on va rester bloqués entre St Pierre des Corps et nulle part. Au final, ça donne, 13h pour faire un Paris Toulouse. Savoir que je ferai le retour en avion m'a bien soulagée.
Arrivée à Toulouse donc, direction le mariage de mon cousin. La mariée était en rouge. J'étais en noir. Le ciel était gris. C'était bien. Je ne me lasse pas de classiques : assiette de foie gras du Sud Ouest, fontaine de champagne, jeu de la jarretière...
Le lendemain il y avait un vide grenier au village. Nous avons mangé des grillades chez nos cousins qui tenaient un stand. Depuis notre table, on voyait les passants; et les passants nous voyaient picoler. Un type habillé en tenue camouflage s'est arrêté pour regarder une veste d'armée que mon cousin vendait. Mais ils n'ont pas fait affaire. « De toutes façons, c'est un gitan » a-t-on appris entre deux verres de rouge.
Il pleuvait de temps et temps et Salva -un espagnol du village qui avait aussi un stand au vide grenier- venait nous tenir compagnie entre deux clients. Il jouait de la guitare et de l'harmonica. Il portait un béret gascon et une écharpe vache. Ninon dansait du haut de ses deux ans sur des airs latins, battait le rythme avec ses pieds et s'écriait « Olé ».
Quelques heures plus tard, après un tour de piste autour de l'église, j'avais vu tous les exposants et 80% de la population locale. Le fait que je sois là rarement faisait de moi une sorte de célébrité. Mon absence me donnait une aura particulière quand j'étais de retour au pays. Et après m'avoir appelée « l'anglaise », les gens me disaient désormais « parisienne ».
Je reprenais donc l'avion pour la capitale. Depuis le ciel, je voyais des lumières jusqu'à l'horizon. Et le faisceau de la tour Eiffel au milieu. Avec le temps que j'avais passé dans les transports, j'avais fini ma lecture de « Comment je n'ai pas rencontré Britney Spears ». J'ai découvert son auteur à travers son blog il y a des années. Son dernier (et premier) livre raconte son road trip aux USA sur les traces de Britney et à la découverte de la culture pop.
Moi aussi, j'avais acheté le premier CD deux titres de Britney quand elle avait débuté avec « Baby one more time ». Elise Costa raconte sa première apparition, sa première vision : « Soudain, alors que le vent soufflait sur l'antenne du toit, une gamine au teint frais et au cheveu propre apparut sur l'image tremblante et colorée de MTV. Elle était coiffée de deux couettes et habillée d'une mini-jupe, d'une chemise amidonnée nouée autour du nombril et de chaussettes de laine montantes. Ses lèvres étaient peintes du violet d'évêque argenté qui a traversé les années 90.Je demeurai sans voix. A chaque refrain, sa langue percutait lentement ses dents blanches d'enfant élevé au lait entier »
J'ai reçu un courrier de la fac du Mirail qui fait une enquête sur ses anciens étudiants (poursuite d'études, insertion professionnelle ou chômage?). Moi aussi, je me demande ce que les autres sont devenus.
Demain, juin. Déjà.
Il y a deux mois, je commençais mon stage.
I must confess that my loliness is killing me now.