.jpg)
Novembre, le mois que je déteste le plus. Le sol du jardin est couvert de feuilles mortes, ce matin il pleut, tout semble si triste...Surtout un lendemain matin de fête. L'appartement n'a jamais été aussi propre. Avec Aude nous avons tout remis en ordre. La fête était sympa mais finalement la partie la plus marrante fût l'organisation de la soirée: réaliser l'invitation, peindre sur des bouts de carton pour décorer le salon, rechercher un costume.
Mercredi dernier nous sommes allées rue du Temple dans un magasin de déguisements, petit et rempli de monde. J'y ai trouvé un chapeau melon pour mon déguisement de droogie (Orange mécanique). Avec les filles, nous nous sommes retrouvées au rayon sous vêtements hommes de C & A pour acheter des slips blancs taille XL et des collants thermo-chauffant...Le résultat était plutôt convainquant. La caissière nous a vu rigoler dans la file d'attente et a du être étonnée de voir 3 filles acheter des slips d'homme. « C'est pour qui tout ça ?» a-t-elle demandé. « On se déguise en personnages d'Orange mécanique, vous savez, le film de Stanley Kubrick ». « Ah oui, ça me dis quelque chose... ». Elle ne connaissait probablement pas. Elle a demandé à sa collègue si elle fêtait halloween. « Tu crois que j'ai que ça à faire!? » a répondu la mégère. Elles feraient mieux de regarder de bons films de Kubrick.
Du coup, le lendemain au supermarché je me suis dit que j'allais utiliser la caisse où on scanne soi même ses articles; parce que de toutes façons les caissières de ce Casino sont comme celles de C & A. J'avais longtemps trouvé ça honteux, les industriels qui remplacent les caissières par des machines mais finalement, je me dis que ce boulot est plus aliénant qu'enrichissant; et au vu du niveau de conversation qu'on a avec les caissières, autant avoir à faire à une machine.
Novembre. J'attendais ce mois. Celui où tous mes cours, tous mes projets vont commencer et où je vais être débordée je pense. De toutes façons, novembre est un mois de merde. C'est un fait.
Avec l'argent des commandes sur lesquelles on bosse à la fac, on est censés partir en voyage. Mais il faut l'organiser. Les profs veulent le faire en septembre prochain; ce qui est ridicule car tout le monde sera à droite à gauche. Un mouvement de rébellion se lève pour qu'on parte en voyage en mars, entre le moment où on finit les cours et celui où on commence notre stage de six mois. On a vaguement parlé du Danemark, ce serait cool.
Un autre mouvement de rébellion se lève dans mon master. Comme c'est une formation récente, nous essuyons les plâtres et il semble que pas mal de gens soient déçus car la formation n'est pas ce qu'ils attendaient. Il est vrai qu'on parle beaucoup des espaces périurbains voire ruraux. J'avais choisi cette formation pour acquérir des notions en développement durable; des architectes pour avoir une formation d'urbaniste. Finalement, on apprend plus sur le tas lors de nos projets. C'est un peu bizarre comme mode de formation mais j'apprends plein de nouvelles choses même si c'est de façon un peu décousue. De toutes façons, je crois que les gens comptent trop sur la fac pour leur donner de vrais outils, alors que je suis moins idéaliste sur ce point. Puis je sais que quand bien même la formation serait parfaite, au final nous devons provoquer les choses – et être chanceux, rencontrer les bonnes personnes au bon moment.
Aujourd'hui une nouvelle fille arrive dans la colocation. Comme d'habitude on ne sait pas trop qui elle est, d'où elle vient, pourquoi elle débarque...
Par rapport au métier de caissière : j'ai regardé un reportage sur la souffrance au travail, il parait qu'un caissière soulève en moyenne 1 tonne de produits par heure ! A long terme ça produit des lésions osseuses irréparables, et ça lancine sans répit à vie.
RépondreSupprimer"il dépense à l'usine, parfois jusqu'à l'extrême limite, ce qu'il a de meilleur en lui, sa faculté de penser, de sentir, de se mouvoir; il les dépense, puisqu'il en est vidé quand il sort, et pourtant il n'a rien mis de lui-même dans son travail, ni pensée, ni sentiment, ni même sinon dans une faible mesure, mouvements déterminés par lui en vue d'une fin" Simone Weil