
Ce matin, je suis allée à un entretien pour un stage en développement durable. C'était dans une boite, le cfpb (Centre de Formation de la Profession Bancaire). Glamour. Ils veulent développer leur politique « socialement responsable »; plus parce que tout le monde le fait que par conviction je présume. Je pensais tomber dans un petit bureau pourri de Nanterre mais en fait, j'étais non loin de l'arche de la Défense et c'était comme au ministère, ambiance je vérifie votre pièce d'identité à l'accueil, vous avez RDV? L'ascenseur se trouve sur votre droite, j'appuie sur le bouton pour vous.
Monsieur Rousseau? sixième étage.
Rousseau est arrivé, en presque quadra décontracté, la chemise rose du mec qui est assez open minded pour transcender la frontière entre les genres et oser porter une couler de fille. Chacun son truc. Tout le monde se dit bonjour sans se connaître, bizarre les entreprises. Je me demande si c'est dans leur contrat, si c'est une chose qu'ils doivent faire, ou s'ils ont toujours été polis ou ont appris à la devenir. C'était le matin alors tout le monde trainait son mug de café dans les couloirs.
Les peintures vertes tendant vers le monochrome sur les murs, pourquoi pas. Je me suis toujours demandée pourquoi les gens les plus terre à terre de l'univers, les banquiers, les notaires ou bien les comptables, décoraient leurs locaux de peintures abstraites dont ils ne décryptaient même pas le sens. Ni l'intérêt. Mais au moins, les gens pensent que tu as une sensibilité à l'art contemporain. Tu es donc un banquier humain Monsieur Rousseau.
Et tu crois que les études d'Histoire c'était juste pour le « plaisir », la « culture ». Mais oui, c'était de la rigolade. Ha ah ah. Les banquiers... Rousseau m'avait écrit un mail ou il confondait futur et conditionnel: « J'aimerai m'entretenir avec vous ». Grave faute quand on est DRH. J'avais trouvé sa faille avant même de le rencontrer et voir cette cicatrice sur son menton qui faisait de lui une personne potentiellement vulnérable. Nobody's perfect.