jeudi 24 décembre 2009

24.12.2009


Le petit Jésus est dans la crèche. Je répète. Le petit Jésus est dans la crèche.
Et dire que je dois attendre jusqu'au 25 pour ouvrir mes cadeaux. Juste pour patienter.

vendredi 18 décembre 2009

18.12.2009


En vacances! Et sous la neige en prime. Demain je rentre en train à Toulouse, je risque d'y passer 12h et non 7h à cause des conditions météorologiques imposant de rouler à une moindre allure.

Hier, j'ai vu Alice. Avec son frère et un de ses amis nous sommes allés manger ensemble.

Je pense que les trottoirs glissants sont un moyen efficace de contraindre les parisiens à ne pas courir. Qui a envie de se fêler le coccyx à la veille des fêtes de fin d'année? Heureusement, c'est la fonte des glaciers, j'en ai marre de marcher sur des oeufs.

A midi, Alice m'a invité à manger chez son frère. On a parlé poutines et kebabs – entre autres.
Elle m'a donné une boite d'allumettes mexicaines (que je suppose magiques) décorée avec un portrait de Frida Kahlo et des paillettes. Je pense qu'on peut les allumer partout comme ces bonnes vieilles allumettes que les cow boys craquant dessous leurs santiagues ou sur les murs du saloon.

Ce soir, pendaison de crémaillère de Manon, une copine de ma promo.

mercredi 16 décembre 2009

16.12.2009


Je commence à mettre de côté ce qu'il ne faut pas que j'oublie d'emporter avec moi pendant les vacances. Ca se précise.

Il fait froid, et pour nous vendre de la magie en cette période de grève du RER, ils annoncent de la neige pour tous les jours. Mais je n'ai pas encore vu un flocon.

Lundi, je suis allée à une réunion au ministère; j'y ai rencontré des gens qui travaillent sur la même problématique que nous : les relations villes université. Cette étude nous conférant une certaine légitimité pour un temps, nous nous introduisons dans tous les lieux de pouvoir possible. Aujourd'hui on a rencontré la vice-présidente de la fac de Nanterre pour la questionner.

J'ai découvert une boutique sympa proche de Bastille: les Fleurs. Toutes la babioles qu'on trouve partout à Londres pour trois fois rien sont ici vendues une fortune, car c'est original.

Demain je vois Alice qui sera en mode jet lag. Il me tarde.

samedi 12 décembre 2009

12.12.2009


Bientôt les vacances, le retour à la maison, un crochet d'une semaine par Londres. Ca s'annonce bien!

En attendant, je profite de Paris. Après le mois de merde de novembre, la vie me semble simple et douce. Je sors pas mal.
Jeudi je suis allée au cinéma des cinéastes avec ma colocataire Aude pour voir The limits of control. C'est le meilleur film que j'aie vu depuis bien longtemps. Parfaitement réalisé, un bon casting, les paysages espagnol presque lunaires, de la musique planante, des personnages à la Tarentino, une économie de dialogue qui rend les répliques encore plus fortes, du comique de répétition, une conclusion subversive.

Hier après-midi, je me sentais d'humeur hyperactive. J'ai ramassé les feuilles du jardin, ça m'a épuisée. Le soir je suis sortie dans un pub avec mon cercle d'amis du master. Tout mon groupe s'accorde pour dire que Pierre N. est répugnant avec ses ongles longs, ses pellicules et sa xénophobie assumée. Je ne peux plus le voir depuis qu'il a osé me dire que mon accent du sud était insupportable, au même titre que l'accent chti.

Aujourd'hui j'ai dégivré le frigo au pic à glace, un iceberg s'était formé à l'intérieur, je n'avais jamais vu ça...Ce soir, je sors avec des amis toulousains à L'alimentation Générale un bar-resto-salle de concert situé dans une ancienne épicerie.

La semaine prochaine Alice rentre du Canada, j'ai hâte de la voir. Le vendredi, je suis invitée à une pendaison de crémaillère. Avec tout ça, je me dois d'attribuer 1 point tu l'aimes!

mardi 8 décembre 2009

08.12.2009


Ma soeur a 18 ans. Elle l'a déjà fêté, va le refêter ce week-end en famille, sans moi...

Aujourd'hui, nous avions décidé avec ma bande (Marlène aux cheveux bleus, Aude la noire, Rémi le roux et Manon la Marseillaise) d'aller manger à la ferme du bonheur. Sur le campus de la fac, un cirque est implanté depuis des années (illégalement je crois). Parfois, à la sortie des cours, on voit des paons en liberté se promener. Sous les chapiteaux sont organisés des évènements culturels. Comme nous avions entendu dire que les marginaux du cirque servaient à manger à midi, nous nous sommes aventurés à la ferme. Tout semblait désert en ce début de novembre et malheureusement, on ne pouvait plus acheter de galettes au sarrasin avec du fromage de chèvre. En guise de consolations, nous sommes allés voir les moutons (pas tondus) et leurs petits encore bien blancs. Il y avait aussi un âne. Je me souviens avoir vu un cochon à poil sur le campus une fois.

L'après-midi, oral d'anglais, j'ai presque frimé. Cours de danse africaine. Une bonne journée.

Un des mecs de la ferme du bonheur a une voiture utilitaire blanche du type express avec écrit « clochard » dessus. Un petit coeur rouge à côté.

dimanche 6 décembre 2009

06.12.2009


Seulement quinze jours et c'est les vacances! J'ai mille choses à rendre pour la fac avant ça, mais j'y crois.

Samedi soir, ma copine Mary de Toulouse et son copain Vincent ont débarqué à la maison. Je les ai hébergés. Ils avaient prévu une journée à Disneyland (jusqu'à la fermeture) mais Mary étant malade, ils ont écourté les choses. A 21h, Mary jouait déjà la belle au bois dormant sur mon canapé. Son prince décida de rester à son chevet. Bien décidée à ne pas passer un samedi soir cloitrée chez moi, j'ai rejoint dans un bar de St Michel d'autres amies toulousaines (Laure qui était là seulement pour le week-end; et Audrey qui vit à Paris mais que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir).

Aujourd'hui, après 15h de sommeil, Mary allait mieux. Elle a juste vomis sur le pont de Levallois à cause d'une violent quinte de toux. Déterminée à profiter de ce dimanche à Paris, elle n'a pas voulu rentrer se reposer. On a fait la totale, tous les endroits touristiques. Nous avons mangé dans un endroit sympa de Montmartre alors qu'il pleuvait dehors. Nous avons fini la journée en remontant les champs Elysées, profitant des illuminations et du marché de Noël. (1 point je l'aime)

vendredi 4 décembre 2009

04.12.2009


Aujourd'hui, j'ai vu une copine de Toulouse qui a déménagé à Paris, Josiane. Elle travaille dans un magasin proche des belles boutiques. J'ai admiré les vitrines des Galeries Lafayette et du Printemps animées d'automates. Il faudrait que j'y revienne la nuit pour profiter pleinement de la façade illuminée. Je suis entrée dans les galeries, avec des loges dorées, une coupole magnifique. Au premier étage on trouve les lignes des grands créateurs, inabordable mais qui participent à la magie de Noël...

Sur des chariots dans la rue, on peut acheter des cornets de marrons chauds. Mais je ne fais pas confiance à leur provenance, ils ont été probablement picorés par des pigeons crevant de faim.

Hier soir j'ai vu Amandine et Marine, deux anciennes du master de Toulouse. On est allées dans un bar vers Bastille qui faisait très berlinois, avec de la musique de gens cool et du mobilier de récupération.

Enfin le week-end. Un week-end normal (j'espère).

mercredi 2 décembre 2009

02.12.2009


J'ai regardé le dernier épisode de la série six feet under. A la fin, tout le monde meurt. Claire Fisher, vieille et aveugle dans son lit. Keith tué par balle dans l'exercice de ses fonctions. Brenda sur son canapé alors que son frère lui parlait. Tout le monde meurt à la fin et ce n'est pas nous qui fixons les règles du jeu.
Ca ferait un bon titre de chanson , but in english.
The day my grandpa died.

C'était la nuit en fait.

Aujourd'hui, je suis allée travailler dans l'arche de la Défense, au ministère. Je ne me lasse pas de le dire et le répéter. C'est la classe tout de même. P. Bernard avec qui nous travaillons est toujours aussi sympa; il nous a même apporté des cafés sur un plateau. On a fait plein de photocopies gratuites, c'est l'Etat qui paie (et l'Etat c'est moi – et vous aussi)

Ensuite, j'ai voulu voir le marché de Noël de l'esplanade. L'appel du vin chaud et du mini chalet.

J'ai vu un homme à l'agonie sur le quai du métro à Bastille.

En fin d'après-midi, j'ai pris un café avec Jimmy. Il m'a encore donné un de ses livres (dédicacé). On a aussi parlé travail.

En rentrant, j'ai bu du vin, mangé des trucs gras et sucrés avec Alizée et son cousin Arthur.

J'ai reçu une carte postale du Brésil.

*Photo: en hommage à Jojo.

dimanche 15 novembre 2009

15.11.2009



Un week-end que je n'ai pas vu passer et pas trop eu le temps d'apprécier...

Vendredi soir je suis allée à Nation chez Loïc Laurent, un des amis à Jimmy. Il vit là-bas avec sa copine dans un appartement assez grand pour que tous les week-end se tienne une réunion entre amis. Cet apéritif dinatoire était très classe: du vin uniquement et pas des chips mais des tartelettes faites maison ou des carottes en bâtons à tremper dans des sauces onctueuses. J'y suis allée mais j'avais un peu mal à la tête. A la fin, Jimmy m'a donné un de ses livres dédicacé, Vide Alentour. J'ai eu le plaisir de constater qu'il me cite une fois dans son journal du lycée disant qu'il m'a croisée au théâtre.

Samedi matin, la routine. L'après-midi, je suis allée à la fac (déserte) pour bosser avec mon équipe. Le temps presse! Le soir est vite arrivé et je n'avais rien de prévu. Finalement je suis allée à Pigalle avec Ariana, à la Fourmi. On y a trouvé un parapluie qu'on a rempli de feuilles mortes pour faire une farce à Aude (qui s'en est rendu compte): on pensait qu'elle allait être assez naïve pour l'ouvrir dans sa chambre.

Notre soirée a été ponctuée de feuilles mortes: à l'aller nous nous sommes trompées lors d'un changement de métro; comme on est montées dans une mauvaise rame, nous sommes descendues à la station suivante pour reprendre le métro dans le sens inverse. Là, à Malheserbes, où nous nous sommes retrouvées par erreur, une feuille morte était aussi là par erreur, jaune sur le quai sale. A côté d'un petit banc en bois qui semblait de taille réduite, on se serait presque crues dans un parc.

Dimanche. Rien. (On a juste fait des pancakes pour le petit déjeuner)

jeudi 12 novembre 2009

12.11.2009


C'était en fin de matinée, il faisait frais, le ciel était d'un bleu sans nuages qui se reflétait dans les vitres des buildings. Sur l'esplanade de la Défense, on s'activait pour construire les cabanes en bois du futur marché de Noël. Je montais les escaliers de l'arche, regardais l'arc de triomphe, au loin de cette percée dans la ville.

Un profil ressemblant vaguement à celui du général de Gaulle apparaissait: Vieillard Baron. Avec mes trois camarades, après vérification de nos identités et création d'un badge estampillé « Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer », le général nous conduisait au 6° étage. Au bureau 628, un stagiaire entrait des informations sur un ordinateur. Pierre B, l'homme pour qui nous allions travailler, faisait son entrée. Chauve mais poilu des oreilles, des lunettes un peu sales, la cinquantaine passée, il nous expliquait en quoi allait consister notre travail.

Au dessus de moi, sous moi, autour de moi, dans la tour d'à côté, des milliers de gens travaillaient. Tout semblait trop gigantesque pour accueillir des humains, pourtant, au sein de cette ruche, chacun avait sa propre alvéole et travaillait pour la reine.

Pierre B. était très sympathique, le général aussi; même si en sa qualité de professeur il insistait sur l'importance de notre mission. Moi, je me disais que ce ne serait sûrement qu'une étude de plus, qui couterait une petite quinzaine de milliers d'euros à l'Etat mais qu'au moins, tout le monde serait content car on aurait fait comme si on avait réfléchi au sujet de l'intégration des universités dans les villes.

Des noisettes et une pigne de pin décoraient le bureau de Pierre B, il devait vraiment être intéressé par l'écologie.

Il nous proposait de déjeuner à la cantine du Ministère qui n'avait rien de luxueux mais proposait des tarifs encore plus bas que ceux qu'on offre dans les restaurants universitaires. Un petit privilège. Tout comme le café équitable à 55 centimes accompagné de son carré de chocolat – et servi dans une vraie tasse afin de ne pas produire inutilement des déchets. (1 point je l'aime)

Sortir, redescendre des marches de l'arche de la Défense, s'engouffrer dans le RER- où je me suis dit que pour une fois je m'étais donné les moyens de faire ce que j'avais envie de faire: manger avec des couverts en bois.

dimanche 8 novembre 2009

08.11.2009


Demain c'est lundi. Une semaine qui s'annonce bancale: grève des trains – mercredi férié – et je suis malade. Un genre de grippe. J'ai commencé à frissonner vendredi soir, j'ai ensuite passé le week-end alitée. On imagine mieux comme fin de semaine...J'ai essayé de limiter les déplacement, ayant été refroidie suite à un évanouissement dans la salle de bain me laissant pour séquelle une bosse au milieu de front. Se réveiller en pensant « que ce carrelage est froid » est bien moins agréable qu'ouvrir les yeux sous une couette chaude.

Demain, je vais acheter les ingrédients pour me faire un grog. Je pense que j'avais aussi besoin de passer deux jours au lit, mon corps s'est révolté. Je ne vais pas en cours lundi, jour de grève sur le RER A mais pas de trève pour la grippe A.

jeudi 5 novembre 2009

05.11.2009



A bord de la machine à accélérer le temps.

C'est déjà la fin de la semaine. Ah bon?

Le temps passe vite. Mieux vaut ça que l'ennui de toutes façons.

Novembre donc; le mois annoncé comme étant celui des choses sérieuses. En plus de bosser sur le réamménagement fictif du quartier d'une gare de RER, les VRAIS projets sérieux commencent. Nous sommes quatre à devoir réaliser un rapport sur les relations villes-université sur les sites de Cergy et Nanterre. Le chef de l'Ufr nous chaperonne. Il s'appelle Vieillard Baron et j'ai toujours peur de commettre un lapsus du genre « Bonjour Monsieur Vieux Bourge! ». Donc c'est le Puca, rattaché au ministère de l'environnement qui exploite des étudiants comme moi au lieu de payer des professionnels pour réaliser l'étude. C'est plus ou moins du commerce équitable (l'université va toucher 14000€) car nous sommes censés profiter d'un voyage gratuit à un moment ou à un autre de l'année. Mais je sais pas trop si je dois y croire.

Je ne fais pas que travailler plus pour ne rien gagner. Ce serait mentir! Lundi soir j'ai découvert un café concert sympa dans le quartier de St Michel, Le Tennessee. C'était scène ouverte – et gratuit. Le gars qui gérait l'histoire était un vieux british avec une crête et des doc Marteen's...Trop typique! Il m'a rappelé les gens qu'on peut croiser à Londres vers Camden.

Demain je vais à la soirée de départ de mes amis Ophélie et Ludo qui quittent Paris pour Bruxelles. Pour un modique loyer ils vont avoir un grand appart avec jardin-un luxe que peu de personnes peuvent se payer à Paris! (1 point tu la quittes)

Je pense à mon stage. C'est en avril mais je n'ai pas envie d'être prise au dépourvu. Les profs nous proposent des annonces mais c'est à chaque fois dans des associations ou administrations, en banlieue, sur des projets qui font moyennement rêver. Du coup, je recopine avec les gens du Rotaract de Londres – et je connais aussi un gars qui bosse au ministère de l'environnement. « Parce que la méritocratie c'est pour les losers! » (Jean Sarkozy)

dimanche 1 novembre 2009

01.11.2009


Novembre, le mois que je déteste le plus. Le sol du jardin est couvert de feuilles mortes, ce matin il pleut, tout semble si triste...Surtout un lendemain matin de fête. L'appartement n'a jamais été aussi propre. Avec Aude nous avons tout remis en ordre. La fête était sympa mais finalement la partie la plus marrante fût l'organisation de la soirée: réaliser l'invitation, peindre sur des bouts de carton pour décorer le salon, rechercher un costume.

Mercredi dernier nous sommes allées rue du Temple dans un magasin de déguisements, petit et rempli de monde. J'y ai trouvé un chapeau melon pour mon déguisement de droogie (Orange mécanique). Avec les filles, nous nous sommes retrouvées au rayon sous vêtements hommes de C & A pour acheter des slips blancs taille XL et des collants thermo-chauffant...Le résultat était plutôt convainquant. La caissière nous a vu rigoler dans la file d'attente et a du être étonnée de voir 3 filles acheter des slips d'homme. « C'est pour qui tout ça ?» a-t-elle demandé. « On se déguise en personnages d'Orange mécanique, vous savez, le film de Stanley Kubrick ». « Ah oui, ça me dis quelque chose... ». Elle ne connaissait probablement pas. Elle a demandé à sa collègue si elle fêtait halloween. « Tu crois que j'ai que ça à faire!? » a répondu la mégère. Elles feraient mieux de regarder de bons films de Kubrick.

Du coup, le lendemain au supermarché je me suis dit que j'allais utiliser la caisse où on scanne soi même ses articles; parce que de toutes façons les caissières de ce Casino sont comme celles de C & A. J'avais longtemps trouvé ça honteux, les industriels qui remplacent les caissières par des machines mais finalement, je me dis que ce boulot est plus aliénant qu'enrichissant; et au vu du niveau de conversation qu'on a avec les caissières, autant avoir à faire à une machine.

Novembre. J'attendais ce mois. Celui où tous mes cours, tous mes projets vont commencer et où je vais être débordée je pense. De toutes façons, novembre est un mois de merde. C'est un fait.

Avec l'argent des commandes sur lesquelles on bosse à la fac, on est censés partir en voyage. Mais il faut l'organiser. Les profs veulent le faire en septembre prochain; ce qui est ridicule car tout le monde sera à droite à gauche. Un mouvement de rébellion se lève pour qu'on parte en voyage en mars, entre le moment où on finit les cours et celui où on commence notre stage de six mois. On a vaguement parlé du Danemark, ce serait cool.

Un autre mouvement de rébellion se lève dans mon master. Comme c'est une formation récente, nous essuyons les plâtres et il semble que pas mal de gens soient déçus car la formation n'est pas ce qu'ils attendaient. Il est vrai qu'on parle beaucoup des espaces périurbains voire ruraux. J'avais choisi cette formation pour acquérir des notions en développement durable; des architectes pour avoir une formation d'urbaniste. Finalement, on apprend plus sur le tas lors de nos projets. C'est un peu bizarre comme mode de formation mais j'apprends plein de nouvelles choses même si c'est de façon un peu décousue. De toutes façons, je crois que les gens comptent trop sur la fac pour leur donner de vrais outils, alors que je suis moins idéaliste sur ce point. Puis je sais que quand bien même la formation serait parfaite, au final nous devons provoquer les choses – et être chanceux, rencontrer les bonnes personnes au bon moment.

Aujourd'hui une nouvelle fille arrive dans la colocation. Comme d'habitude on ne sait pas trop qui elle est, d'où elle vient, pourquoi elle débarque...

mardi 27 octobre 2009

27.10.2009


Un mois que j'habite ici. Le temps passe vite je trouve.

Aujourd'hui, je suis allée au centre commercial de la Défense pour la première fois, avec les filles que j'ai rencontré à la fac. Uniquement pour regarder car de toutes façons j'ai dépensé assez en billet d'Eurostar ces derniers temps.

Mon week-end londonien a renforcé ma nostalgie. Londres est définitivement mon endroit préféré. Je trouve qu'il s'en dégage un dynamisme positif et qu'à côté, Paris semble assez calme. Outre Manche j'ai visité une expo photo sur les sixties à la National Portrait Gallery. C'était aussi l'anniversaire de Lauren, une Australienne qui travaillait avec moi, ce fût l'occasion de revoir les gens. Bien entendu, une pause bière au Earl Spencer s'est imposée. J'ai revu Jono, et Charlie bien entendu qui marchait sur ses pas.

Hier, retour à la fac et au réel.
Aujourd'hui j'ai aussi eu mon premier cours de danse africaine, j'en fait à Nanterre. Le prof est marrant. Il y a des musiciens qui jouent donc l'ambiance est sympa.

Demain on s'occupe des préparatifs pour la fête d'halloween. J'ai ramené du faux sang de Londres et des chocolats en forme d'yeux. C'est un début.

mercredi 21 octobre 2009

21.10.2009


Dans la catégorie « les gens sont des boulets »:

Je vais à la poste acheter des timbres. Comme la machine ne prend pas les billets mais que les pièces (mais pas les 1,2 et 5 cents), je me résigne à faire la queue. Une femme enceinte de 8 mois attend debout; je me dis que c'est trop long, elle va accoucher sur place. En plus l'atmosphère est moite et aucun gentleman n'aura l'idée de la laisser passer.
Finalement, madame enceinte jusqu'aux dents arrive au guichet. Elle pensait y retirer un colis mais le bon qui a été déposé dans la boite à lettres est un mot d'amour des huissiers.
Postière - « Mais madame, c'est pas chez nous ça, c'est les huissiers!!! »
L'enceinte -  « Ah bon? Mais où il faut que j'aille pour retirer mon colis? »

...

Comme j'avais pas assez perdu de temps pour 8 timbres (dont le prix augmente sans cesse), j'ai décidé d'aller au supermarché. J'avais que des produits top budget; et une bouteille de champagne (pour fêter mon week-end à Londres). La caissière était lente. J'avais envie de rigoler. Je me suis dit que cette jeune devait être bien aigrie pour en faire des tonnes. Et vas y que j'ouvre mes rouleaux de pièce lentement alors que tout le monde paie par CB; et que je change le rouleau de papier avec nonchalance, et que j'astique le tapis de ma caisse sur lequel une vieille a mis de la farine, et que je remplis un bon spécial len-te-ment disant que j'ai bien appliqué la promo de 50 centimes sur le sucre Daddy. Les vieilles clientes se sont énervées: « Mais quelle empotée »; « Oulala ce que c'est long! »; « Elle est nouvelle? »; « Hum, ça fait longtemps quelle est nouvelle! ».
En voilà une qui ne va pas couter cher à Casino en prime de rapidité...

...

Sinon, ce soir je suis allée boire deux sangrias pour 4€ avec Elise, une fille que j'avais rencontré lors de mon voyage au Canada.
Hier soir, j'ai bu le thé avec Jimmy, l'écrivain de chez moi qui a quitté la province; et Sandra ma copine qui part au Brésil.
Que de gens qui bougent.
Ma soeur était là ce week-end aussi. On a fait les principaux musées, le père Lachaise, les bords de Seine.
Ce week-end, c'est moi qui reviens à Londres.
Le temps passe vite ici; mais je fais plein de trucs.

jeudi 15 octobre 2009

15.10.2009


Demain ma soeur arrive. Un bon week-end en perspective donc.

Si je fais le bilan de ma situation universitaire: je trouve les gens peu intéressés par ce qu'ils font, le niveau pas ultra élevé (un point tu la quittes). Je me la joue première de la classe en anglais (il faut dire que leur niveau est déplorable) – la prof ressemble à un travesti mais est sympa. Quand j'emprunte à la bibliothèque des livres, mes camarades semblent surpris et intrigués. Les géographes ne lisent donc pas, sont nuls en anglais, s'en foutent un peu, semblent faire un master car c'est dans l'ordre des choses et ça fait plaisir aux parents. Je pose des questions en cours, c'est pas mon genre mais j'essaie de remonter le niveau par respect pour la prof quand je vois à quel point les autres ne sont pas passionnés. Du coup, ils pensent que je suis super intelligente...Endosser ce rôle de leader me plaît bien j'avoue.

Hier soir je suis allée dans un petit pub pour fêter l'obtention du master d'Ophélie. Ses amis étaient là, tous des toulousains. A Paris, on constate bien des phénomènes de cloisonnement. Le communautarisme ne se limite pas à la frontière Français-étrangers. On trouve des sous catégories selon les régions de France. C'est vrai que comme ça c'est plus simple quand on est un groupe de toulousains, personne ne fait de remarques sur notre accent et les gars supportent tous la même équipe de rugby. Mais bon, je préfère tout de même le multiculturalisme (un point tu la quittes).

La ville est très belle, je ne peux pas dire le contraire, mais je ne retrouve pas le dynamisme londonien et l'atmosphère british me manque (un point tu la quittes). Je trouve la beauté de Paris statique, comme s'il en avait toujours été ainsi et qu'il en serait toujours de même. Un peu comme une jolie fille ennuyeuse mais à qui on ne pourrait pas vraiment reprocher son côté coincé et hautain à cause de son immense charme.

lundi 12 octobre 2009

12.10.2009


Bonne surprise.

Un faisceau lumineux balaie le ciel.

Je viens de découvrir que depuis la fenêtre de ma chambre, en me penchant un peu, je vois le sommet de la tour Eiffel.

Je ne l'avais même pas remarqué.
Je trouve que ça donne de la plus value à ma chambre d'un coup...

dimanche 11 octobre 2009

11.10.2009



Cette photo de Daniela Edburg, artiste mexicaine féministe, intitulée "Death by cake" résume bien mon week-end.

Tout d'abord, parce qu'avec Aude et Arriana nous sommes allées voir une expo de photo sur les quais de la Seine (où j'ai découvert Daniela Edburg) et une autre sur la photo iranienne au quai Branly.

Aussi, parce qu'on s'est nourries de cheesecake, pancakes. Enfin, tout ce qui fini en cake.

jeudi 8 octobre 2009

08.10.2009


Vu les conditions météorologiques, je me croirais à Londres.

J'aime bien ma banlieue de riches, juste pour regarder les vitrines propres des boucheries pas hallal, celles des boulangeries qui sentent bon la chocolatine (j'insiste sur cette terminologie, on ne me fera pas dire « pain au chocolat ») jusqu'au trottoir d'en face. Juste regarder les gens qui prennent un café hors de prix en terrasse, sur une chaise en rotin, dans ce cadre de bistrot parisien (1 point je l'aime). Des fois, je me dis qu'on est clichés. On se croirait dans la rue d'Amélie Poulain.

D'ailleurs j'ai vu que Jean Pierre Jeunet sortait un autre film avec...Dany Boon. Ca me laisse perplexe...J'ai vu le Petit Nicolas au ciné, c'était bien. Bientôt, je verrai, l'autre Nicholas, le vrai.

Dans le métro, y a des affiches inutiles. Vigipirate. C'est un mot qui me donne presque envie de rire. (1 point je la quitte)

Le week-end prochain ma soeur vient me voir.

Y a des gens que je retrouve ici, qui me retrouvent, des gens que je rencontre.

J'ai découvert qu'il y avait un autre sudiste dans ma promo. Mais lui, il n'a pas d'accent. Il vient de Cahors et a fait une licence de droit à Toulouse. Il a même vécu dans le même quartier que moi, vers Jeanne d'Arc.

Avec les filles de la coloc nous pensons organiser une fête pour halloween. Le cadre de la maison sera parfait.

Arriana reçoit des colis bizarres que ses parents lui envoient de Californie. Sa chambre est un musée. On y trouve des poupées vaudou, des figurines de dinosaures, des coléoptères morts, des planches de skate.

Aude a réalisé un film avec son père. Le portrait d'un communiste qui est au parti mais aussi prof. Enfin, je n'ai pas encore vu le film. Elle est allée le présenter à un festival. Elle pense être fichée par les RG. (1 point je la quitte)

Ethna, la chatte de la maison aime bien faire la sieste sur mes genoux.

mardi 6 octobre 2009

06.10.2009


Il s'en passe des choses. Tellement de nouveautés que j'ai l'impression que ma vie est du concentré d'existence.

Dimanche, j'ai flâné et suis allée au Louvre (gratuitement). Il y a plus de monde autour de la momie égyptienne qu'autour de Mona Lisa. J'ai vu un japonais avec un masque anti-grippe A.

Lundi, hier donc, j'ai fait ma rentrée des classes. On a eu une réunion formelle. Comme on est une petite promotion (32 personnes – dont 16 seulement dans ma spécialité développement durable), tout le monde semble se connaître. Du coup, la « nouvelle » que je suis, a été assaillie de questions. De plus, mon accent sudiste leur semblait bien exotique : « d'où tu viens, pourquoi tu fais de l'aménagement si tu faisais de la science politique avant? ». Leur curiosité a donc été un moyen de faire connaissance.

Il pleuvait et j'ai rencontré une fille aux cheveux bleus qui doit s'abriter si elle ne veut pas perdre sa couleur.

Je suis mes congénères qui me montrent les bons plans (sandwichs pas cher de l'UNEF), la bibliothèque...J'ai vu un vieux foyer étudiant tout pourri, comme on en faisait au Mirail. Ca me rendrait presque nostalgique!

Hier après-midi, les profs ont eu l'idée de nous amener sur les terrains qu'il faudra qu'on réaménage. Visiblement, l'organisation de Nanterre en matière de sorties laisse à désirer. Nous avons tourné en bus dans les banlieues désaffectées de Paris de 13h30 à 19h pour aller voir des espaces en friche (dû à l'abandon du projet de l'A87) sur lesquels nous devrons monter des projets.

Pour le moment, tous les cours n'ont pas commencé donc j'ai du temps libre. Aujourd'hui j'ai eu mon premier « cours magistral » qui n'était pas difficile. Hier j'ai eu un peu peur quand tout le monde s'est présenté, les autres ont des formations d'architectes, paysagistes, ou ont suivi la formation d'urbanisme en première année de master. Enfin, au moins, j'aurais toujours l'anglais pour remonter mes notes...

A la sortie de la fac il y a un bouquiniste. Et un gars qui vend des T-shirts avec des slogans militants (Nanterre pas tes rêves).

Ce soir, j'ai une soirée entre toulousains exilés à Paris. A croire que tous les chemins mènent ici.

Aujourd'hui, je fête un anniversaire: il y a un an, je m'envolais pour Londres.

samedi 3 octobre 2009

03.10.2009


Je me suis levée tard (midi). Pour la simple et bonne raison que je me suis couchée tard. C'est mathématique. Hier, j'ai passé la soirée chez des amis à Alisée. C'était sympa. On a fait la fête dans un appart Rue du Faubourg St Antoine; j'avais justement visité une collocation non loin de là. J'aime bien ce quartier.

Aujourd'hui, comme il faisait soleil (ce qui n'est pas synonyme de chaleur ici), je me suis forcée à sortir. Je me suis baladée au jardin des Tuileries. C'était agréable (si on fait abstraction des touristes et des tornades de poussière soulevées par le vent).

J'ai visité le musée de l'Orangerie que je ne connaissais pas. J'ai donc vu la série de nymphéas de Monet. C'était beau. Et gratuit en prime, comme tous les musées nationaux pour les moins de 26 ans (j'attribue donc un point « la France tu l'aimes » pour cette mesure favorisant la démocratisation de la culture).

J'ai retrouvé Marine, une copine de Toulouse qui vit ici. On s'est promenées dans les jardins des Halles. Le samedi, y a plein de lascars dans le coin.

Demain, je ne sais pas.

Hier, j'ai découvert que nous n'avions pas de four. C'est grave. Ca mériterait un point « cet appartement tu le quittes » mais Arianna a trouvé une recette de cheesecake sans cuisson. C'est bien qu 'il reste un espoir.

vendredi 2 octobre 2009

02.10.2009


En quête de repères. Je profite aussi de mes derniers instants de vacances.

Hier, je suis allée acheter le routard de Paris. En chemin j'ai vu un panneau Montmartre, je suis montée puis arrivée au sacré coeur. Il n'y a pas un parisien. Puis je me suis retrouvée dans Pigalle où des rabatteuses cherchent des clients pour les théâtres X.

A Courbevoie, on ne voit que des enfants blonds et des ados qui ont des scooters neufs. C'est pas drôle. En quête de nouvelles expériences, je suis allée à Barbès. Niveau populaire, on fait pas mieux. Devant les magasins Tati, on peut acheter des gourmettes en toc, des flacons d'Allure (Chanel), des fausses Ray ban et montres tombées du camion.

Pas grand chose de palpitant à faire dans mon quartier de bourges. J'ai testé le ciné le plus proche avec ma colocataire Aude.

Je m'entend bien avec les filles. Aujourd'hui on est allées voir une expo sur la graffiti à la fondation Cartier.

mardi 29 septembre 2009

30.09.2009


J'ai trouvé un nouveau jeu: attribuer des points « La France tu l'aimes » quand je juge quelque chose comme positif; et des points « tu la quittes » quand des trucs m'exaspèrent. Dans quelques mois, l'heure du bilan sonnera...

Aujourd'hui, 29 septembre, jour de mon déménagement: 2 points « tu la quittes ».

Le premier à cause de la SNCF.
J'arrive vingt minutes à l'avance à la gare pour retirer calmement mon billet prépayé sur internet et traîner en toute sérénité mes trois valises. OR, dans le hall de la gare, une seule borne de retrait fonctionne, et au ralenti en plus. File d'attente interminable aux guichets bien sûr. Pendant ce temps, la femme de l'accueil discute avec son collègue et ne fait rien. Bien. Je saute dans le train sans billet. Nonchalance des contrôleurs qui se la coulent douce au wagon-bar. Je dois repayer 73 euros car « c'est la procédure »; il paraît que je vais être remboursée. J'attends de voir. Et, le dicton du jour est « Mieux vaut un tien que deux tu l'auras ».
Etat français procédurier donc, mais aussi policier. Les contrôles s'effectuent sur le regard bienveillant de quatre flics. Et le fait de n'avoir rien à se reprocher ne justifie en rien leur présence.
En résumé, je vis ce voyage en pensant « la SNCF me stresse, me flique et pompe mon fric » - ça n'arriverait jamais à Londres (d'où le point « Tu la quittes »).

2ème point à cause des taxis parisiens au coût trop élevé. Alors, pour aller de la gare à Courbevoie j'ai fait appel à des amis. Dommage, ici on ne négocie pas avec les conducteurs. Ca me plaisait bien de marchander avec les drivers indiens de Londres – au risque de me faire arnaquer au final.

Prochainement, attribution des points concernant le système universitaire.

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Il est 1h du mat', je viens de finir de défaire mes valises. Déjà, j'ai commencé à décorer et personnaliser ma chambre, histoire d'avoir mes repères.

Arrivée à la gare Montparnasse avec dix minutes de retard (un vieux qui s'est trompé de train n'y est pas pour rien, nous avons du faire un arrêt à Angoulême spécialement pour lui), Ophélie et Ludo m'attendaient sur le quai. Heureusement car je n'avais pas assez de bras pour tous mes bagages.

Petit tour en voiture donc, dans Paris la nuit. Pour la tour Eiffel qui scintille, j'attribue un point « La France tu l'aimes ». Pour la mauvaise signalisation, l'absence de marquage au sol et l'attitude anti-civique des conducteurs parisiens, je donne un point « tu la quittes ». Pour le verre de Bordeaux bu à mon arrivée avec mes colocataires, j'attribue un point « tu l'aimes » (même si le vin n'était pas si excellent que ça).

Voilà, j'ai posé mes valises mais il me reste encore beaucoup à faire...

*Bonus: la chanson qui va avec, Place 54 d'Hocus Pocus.
*Score: Tu la quittes 3 - Tu l'aimes 2.

lundi 28 septembre 2009

28.09.2009



La première fois que je suis allée à Paris j'avais cinq ans, et c'était un peu grâce à Cendrillon. J'avais reçu le 25 décembre 1991 ma première cassette vidéo racontant les mésaventures de la souillon et son ascension fulgurante. A la fin du film, un court-métrage annonçait l'ouverture prochaine du parc « eurodisney ». Ma mère et ma tante étaient tombées sous le charme du slogan «bientôt,  le rêve devient réalité » alors que j'étais plus sous celui du prince.

Un an plus tard, on débarquait à Paris. Je portais un manteau en fausse fourrure blanche; ma mère avait le même, et notre charmant binôme découvrait la tour Eiffel. Après un tour de bateau mouche, avoir vu la Joconde et allumé un cierge à Notre Dame, nous avions atterri chez les cow-boys. J'étais dégoutée, nous séjournions dans l'hôtel le plus bon marché du parc Disney, avec une déco country qui n'avait rien de magique. De plus, pas l'ombre d'une mascotte de Minnie ou Mickey comme l'avais promis la publicité. Ma mère m'expliquait alors que le privilège de déjeuner en compagnie des créatures Disney était réservé aux enfants de riches qui dormaient dans le plus bel hôtel-et portaient des manteaux en fourrure véritable. Heureusement, le lendemain, je croisais les mascottes dans le parc, ma mère me prenait en photo et j'oubliais cette injustice.

17 ans plus tard, je me dis qu'il pourrait être sympa de revenir à Disneyland. Mais j'ai peur d'être déçue. Le château de la belle au bois dormant m'avait semblé immense, j'avais eu peur dans le manoir hanté, des pirates, lorsqu'on était entrés dans la gueule de la baleine Pinnochio et lorsque nous avions survolé Londres by night avec Peter Pan.

On avait même vu un film 3D avec Mickael Jackson. Ca doit toujours faire un tabac.

jeudi 10 septembre 2009

10.09.2009



Les parisiens sont des gens simples. Ils ont une vision binaire du monde: Paris et la province. Aux mieux, ternaire pour les personnes les plus nuancées: Paris, la banlieue, la province. Je ne sais même pas ce que c'est la province. A Londres au moins les gens ne considéraient même pas ce qu'il y avait en dehors de la capitale, pas de mépris, juste un no man's land. Et quelques pubs.
Ici, on ne dit pas « je déménage à Toulouse » mais « je pars en province » - comme s'il s'agissait d'un autre pays. Certes, le mode de vie n'est pas le même quand on vit dans une capitale mais en province le métro, internet et la presse gratuite existent aussi (indicateurs de développement).

Bref.

J'ai beaucoup stressé, ai beaucoup planifié dans le vent, imaginé ce que pourrait être mon année hors province, à Paris. Et la vie est pleine de surprises. Je me voyais dans un petit appart au coeur de la ville, en collocation avec des inconnus; je me voyais me ruiner pour payer mon loyer et des billets eurostar, ou des trajets Paris-province; je me voyais comme une tâche d'encre sur la marge d'une copie, comme une intruse dans une fac de bourgeois presque nationalistes (plus par tradition que conviction); je me voyais fonder un journal étudiant d'opposition; Le Cercle, l'association extrêmiste cachée de la fac Panthéon-Assas m'aurait envoyé des lettres de menace; je me voyais arracher des affiches du FN; faire le sieste dans le jardin du Luxembourg entre midi et deux.

Finalement, j'ai reçu un coup de fil. Et je vais à Nanterre, dans la fac de gauchistes, implantée dans une ville communiste, perpétuant l'héritage de mai 68. Finalement je vais faire dans le développement durable. Finalement, je n'ai pas galéré pour trouver un appart mais ai été pistonnée. Finalement je vais vivre à Courbevoie chez les riches, dans une maison avec 6 chambres, grand salon et jardin.

Je me suis inscrite après mille et une péripéties. Je connais tous les bâtiments de la fac. Il y a même un cour de tennis et une piscine. J'ai du faire la queue pour m'inscrire, au milieu des première année, et je trouve ça insultant. J'avais envie de leur dire que 70% d'entre eux encombraient, perdaient leur temps et me faisaient perdre le mien. Comme si j'étais au sein d'un jeu de télé réalité et que je savais d'avance quels candidats allaient être éliminés.

Dans quinze jours je vais officiellement quitter « la province ». Et c'est là que ça va devenir vraiment intéressant.

vendredi 28 août 2009

28.08.2009



Ce matin au réveil, comme tout jeune addict aux nouvelles technologies, j'ouvre à peine l'oeil, les paupières encore collées, mon index appuie déjà sur le bouton « on » de mon ordinateur.
Je suis à la recherche d'un appartement. Ca me taraude. A point de mal en dormir (et ce n'est pas seulement à cause de ce papillon de nuit qui m'a tourné autour pendant des heures). Au point de me réveiller à 4h27 et avoir comme toute première pensée « je n'ai pas d'appartement à Paris ». Heureusement pour moi, je ne suis pas de nature stressée.

Une fois la machine en route, les volets ouverts tout de même, je m'apprête à consulter mes mails et les nouvelles offres de logements. Ca devient presque une routine. Faudrait pas que ça devienne une habitude qui s'éternise, le temps presse.

Mon mot de passe hotmail est invalide. Ma question de secours (nom de mon école primaire, de mon animal de compagnie ou de mon meilleur ami) me permettant en théorie d'accéder à mon compte en cas d'extrême urgence, est en fait écrite en arabe. Traduction en ligne, un des miracles de net, la question signifie « où est née votre mère? ». J'entre la réponse. Erronée. Erronée. Erronée.

Je suis face à un mur. Je flippe.

Je pense « usurpation d'identité, publication de photos compromettantes sur facebook, utilisation de mes coordonnées bancaires... ». J'imagine le pire.

Je m'agite, écris à hotmail, à mes amis dont j'ai l'adresse, je change mes mots de passe sur mes autres comptes net, crée une autre adresse. Un vrai plan d'attaque.

Hypothèse 1: un logiciel malveillant est à l'origine du problème.
Hypothèse 2: un être malveillant a vu mon mail sur les sites de collocation où j'ai publié mon adresse. Et comme il n'avait rien à faire de la nuit il a cherché mon mot de passe.

Une perte de temps pour tout le monde.

Je l'avais bien dit, Big brother nous guette. Il peut même s'amuser à nous observer, se débattant dans la toile qu'il a tissé, et dans laquelle nous aimons bien nous engouffrer, dès le matin, les yeux encore mi-clos et la conscience aveugle.

PS: ceci n'est pas une condamnation d'internet mais un appel à la vigilance.

dimanche 23 août 2009

23.08.2009




« Vous n'avez pas respecté les règles de notre site ». Et mer**, ils m'ont repérée.

Les sites proposant des collocations coutent cher – lorsqu'on veut contacter une personne ayant déposé une annonce il faut alors payer pour voir ses coordonnées. Des gens trichent, immiscent leur numéro de téléphone : « Bonjour! (06) Je propose (75) une collocation (56) dans un appartement T3 (22) dans le 18° arrondissement de Paris (87) ». Moi j'ai tenté de faire la même chose en donnant mon mail et écrivant @ « arobase ». On appelle ça de la tricherie mais bon...Sinon, d'autres donnent leur nom et disent « checkez moi sur face de bouc ».

On est surveillés. Ils veulent notre argent. Big Brother veille.

samedi 22 août 2009

22.08.2009



Cherche, et tu trouveras.

Pour les appartements, les investigations s'annoncent plus compliquées; surtout menées à distance. La solution la plus économique est bien entendu de se mettre en collocation. On trouve pas mal de sites dont appartager.com. Au départ, on se sent submergé par le nombre d'annonces. Deux jours après, à force d'éplucher tous les sites on connait les annonces par coeur, retrouvant les mêmes offres sur tous les sites...

Je me suis rendue compte du nombre de propositions douteuses que l'on pouvait trouver sur internet (partager un lit gratuitement). Après, je ne me vois pas non plus vivre avec Roger, 60 ans, même s'il est inoffensif. Ni avec un couple de l'âge de mes parents dont les enfants sont partis et qui se retrouvent avec un appartement bien trop grand et trop vide. Ni avec cette femme célibataire qui élève seule son enfant et tente de joindre les deux bouts. Ni avec ces gens qui ont un chien. Non plus avec ceux qui cherchent une fille « calme, discrète , non fumeuse, sérieuse», et pourquoi pas soumise et qui lit la Bible avant de s'endormir à 20h45? Ni avec les végétariens extrémistes qui ne veulent voir aucun bout de viande ni pince de crustacé dans leur appartement.

C'est pas gagné.

vendredi 21 août 2009

21.08.2009



Alors voilà, ça commence avec une lettre. Avec un « Mademoiselle, votre candidature au Master 2 professionnel administration et politiques publiques a reçu un avis favorable ».Ca commence toujours banalement de toutes façons, c'est la vie. Avec trois lignes noir sur blanc, une enveloppe qu'on décachette distraitement. Et même si ça doit se terminer tout aussi banalement, il est sûr que ce qui se passe entre temps est généralement un peu plus palpitant. Du moins j'ose l'espérer...

Cette année, je vous promet de l'action, de l'émotion, de la joie, des frissons.
Je ne vous décevrai pas.

« La France, tu l'aimes ou tu la quittes! ». Après quelques infidélités outre-manche, mon rapport avec la mère patrie n'est pas si simple...Il est d'ailleurs souvent plus dur de revenir que de partir. Même si l'on revient plus fort. Surtout si l'on revient plus fort!

Paris donc. Je crois que c'était mon rêve il y a quelques années. Une idée qui vous trotte dans la tête, comme la mélodie d'Aznavour :

A dix-huit ans j'ai quitté ma province
Bien décidé à empoigner la vie
Le cœur léger et le bagage mince
J'étais certain de conquérir Paris


... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...

En tous cas, aller voir ailleurs ma rendue plus lucide.
Je vais aller m'acheter « A year in the merde » quand même.