mercredi 31 mars 2010

31.03.2010


Deuxième de jour de stage et j'aurais déjà de quoi remplir mon rapport. Je m'attendais à un stage où j'allais m'ennuyer, ou on me laisserait dans mon coin. Mais non. Je dispose déjà d'un badge d'accès, de tickets resto, d'une adresse mail professionnelle (je suis sûre que bientôt j'aurai des cartes de visite à mon nom). Je n'avais jamais connu une telle efficacité, ma référence étant l'université...

Arrivée à 9h05, je pensais être en retard mais le bureau était presque vide. Et ce n'est pas un open space sans âme mais une pièce lumineuse avec des plafonds de 5 mètres, des moulures, une cheminée surmontée d'un immense miroir. Presque la galerie des glaces. J'ai remarqué que les plantes crèvent et que les mugs à thé sont encrassés. J'ai compris pourquoi: pas le temps.

Après avoir entamé la rédaction du compte rendu de la réunion d'hier, j'ai enchainé avec une autre réunion. Un gars qui a inventé une imprimante écolo, biodégradable et avec de la cire. Et un CR en plus à rédiger! J'ai constaté qu'en plus, durant les réunions, les « collègues » supérieurs envoient des mails avec des tâches annexes. Du genre peux-tu inscrire l'entreprise dans l'annuaire des entreprises éco responsables. Autre réunion après le déjeuner, avec un mec qui fait dans la voiture électrique. Le big boss me convoque « je veux qu'on développe une relation privilégiée ». Je dois être celle qui pense à tout logistiquement parlant. Nouveaux réflexes: toujours avoir des cartes de visite de Monsieur avec moi, et mon portable à proximité si besoin. Bosser pour trois personnes risque de me causer des crises de schizophrénie mais je vois plein d'aspects de ce boulot à cent à l'heure.

18h30, fin de la journée. On sort le champagne car un des employés part au Brésil. Dommage, il avait l'air drôle. Fatiguée, après un verre, je suis déjà pompette. Ma journée ne s'achève pas. Le boss qui intervient lors d'une conférence à Science po a besoin de mon assistance. Comme on était en retard, encore une fois, j'ai piqué un sprint. Heureusement, j'ai fait une croix sur les escarpins. Un pv sur le coupé noir, l'iphone en main pour l'itinéraire. « Si je te laisse garer ma voiture ça te gêne? ». Oui. Qui plus est à Paris, aux heures de pointe, dans des ruelles bondées, avec la belle caisse à mon supérieur.
Du coup, dans ma série de lieux people (studios de Lepers, Assemblée Nationale, Ministère...), je peux rajouter la prestigieuse école Science Po Paris. Lors de l'intervention du boss, j'ai appris qu'il avait fait les beaux arts, avait passé 2 ans en Angleterre, avait bossé dans la com avant de monter son entreprise. Par la même occasion, j'ai appris que nous étions côtés en bourse et dotés d'une bonne réputation.

Avec tout ça, je suis rentrée à 21h30. J'ai déjà du travail qui s'est accumulé. Je comprends pourquoi Gaëlle qui me supervise est surnommée Shiva, il faut avoir plusieurs bras dans ce métier.

mardi 30 mars 2010

30.03.2010


Suite à l'achat des chemises, j'ai investi dans des escarpins. Mais en fait je n'ai pas osé les mettre (je les ai emportés dans mon sac au cas où). Heureusement que j'avais des chaussures plates, étant en retard pour un rdv, on a pris le métro en courant. Ca aurait pu ruiner mon premier jour voire ma carrière cette histoire d'escarpins...
Direction la Défense en compagnie du boss et de la chef de projet. Une compagnie d'Eoliennes veut organiser une soirée pour honorer ses clients, du coup, on négocie toutes les options de l'évènement. Au choix, privatisation d'une partie de la cité de l'architecture, vue sur la tour Eiffel, bar à oxygène, souffleur de bulles, green dance floor lumineux. J'oubliais, le buffet par Le Notre. Ou bien, croisière sur la Seine, dégustation de vins, spectacle de cracheurs de feu sur les quais. Tom Cruise fait les cocktails. On vend du rêve, mais du rêve durable. Le bilan carbone de la soirée est calculé, et les organisateurs se sont même demandés s'il fallait envoyer des invitations en papier recyclé. Longue réunion en face des clients à qui j'ai été présentée comme Assistante.
Sûrement la promotion la plus rapide du monde.

lundi 29 mars 2010

29.03.2010


Demain après midi, je commence mon stage . Aujourd'hui, il m'a fallut 1h30 pour obtenir une convention auprès de l'administration. J'avais envie de rire quand la secrétaire expliquait à une étudiante la procédure pour faire un stage non obligatoire. Il faut être motivé et ne pas avoir peur de se faire balloter de bureau en bureau.

Je suis repassée à Amezis, la boite où je dois effectuer mon stage. J'ai rencontré le big boss, originaire de Perpignan et qui s'est choisi un bureau modeste, sûrement les plus petit du bel immeuble parisien. A priori, je dirais que j'ai de la chance. Je vais travailler dans un cadre magnifique, l'ambiance n'a l'air pas trop mal (au moins c'est une équipe jeune – j'ignore encore les intrigues), le patron fait des blagues (« ah, il vous faut un cachet sur la convention? Qu'est ce que vous voulez? Un nurofen? »). La moitié des phrases sont ponctuées d'anglicismes : meeting report, kick out, dress code... Je vais travailler avec the big boss et serai son assistante lors des déplacements (secrétaire particulière); avec le type du pôle conseil; et une fille de la communication. Je vais devoir m'habiller correctement. H & M m'attendait et avait lancé une promo « deux chemises pour le prix d'une ».

dimanche 28 mars 2010

28.03.2010


Quelque part dans un coin du Rio de Janeiro, Sandra doit fêter son anniversaire.

Ici, c'est un dimanche gris et triste. Pour égayer tout ça, j'avais prévu d'aller au musée Monet mais j'ai trop de travail. En plus on a changé l'heure et on se fait arnaquer une heure de week-end!

Hier soir je suis allée à la soirée de projection du court-métrage La Guérison dans lequel j'avais figuré. C'était dans un bel appartement proche des Halles, partagé par trois ingénieurs (il faut donc trois salaires réunis pour se payer un appartement digne de ce nom ici). On a bu que des mojitos, et c'était bien.

En traversant le pont de Levallois, j'ai encore aperçu cet homme qui faisait du tai chi sur l'île de la grande Jatte. Dans un coin calme, endroit improbable, il saluait lentement la Seine. Comme un mouvement parallèle, une existence au ralenti ignorant l'agitation sur le pont, les immeubles bondés d'employés engoncés dans leurs costumes, ignorant la circulation, les klaxons. Sûrement le seul sensible à l'arrivée du printemps et à la présence d'une famille de cygnes.

PS: J'ai le stage que je voulais.

jeudi 25 mars 2010

25.03.2010


Suite à Alice au pays des Merveilles et l'angoisse de mon entretien, j'ai fait un rêve bizarre. Mon potentiel futur stage aurait lieu dans une maison bleue. Le type qui devait me faire passer l'entretien m'emmenait au supermarché adjacent. Tu parles d'un wonderland...

Au réveil, je me disais qu'il fallait que j'assure. Je me prenais une averse avant d'arriver et passais mon entretien dégoulinante. Malgré ça, j'avais un bon contact avec le jeune cadre dynamique que j'avais en face et oubliais que cette bête de concours avait fait HEC et Science Po, et qu'accessoirement il parlait couramment mandarin. Il me demandait de rédiger une page expliquant ce que je pouvais apporter à l'entreprise et de lui envoyer ça par mail. Je passais mon après-midi à me creuser la tête pour me vendre. Sachant qu'il y avait 4 candidats, j'avais 25% de chances d'être prise. Probablement grâce à la mauvaise syntaxe et/ou l'orthographe douteux de 2 d'entre eux, on me rappelait pour un second entretien. Demain est encore un grand jour. 50% de chances. On se croirait à la starac. Si vous votez pour moi, tapez 2.

Le soir, afin de rendre cette journée mémorable, j'ai bu des coupes de champagne dans un lieu improbable: l'Assemblée Nationale. Une amie de sciences politiques rencontrée à Toulouse fêtait la fin de son stage à l'Assemblée. Je côtoyais donc la jeunesse socialiste, dont « La Marquise », jeune fille influente ayant le monopole du champagne. En effet, elle détourne des bouteilles dans la cave de l'Assemblée, par caisses, son pouvoir résidant dans les bulles. Pour faire les choses bien et rappeler aux convives qu'ils lui doivent beaucoup, elle s'assure en permanence que les coupes sont bien remplies.
J'ai vu l'hémicycle, la salle des pas perdus, le jardin Montesquieu, une partie de la bibliothèque de l'Assemblée et j'avoue que c'est plutôt coquet. L'accès est ultra contrôlé, à côté, le ministère c'est vraiment de la rigolade! Contrôle des sacs, puis conservation de la pièce d'identité à l'accueil jusqu'à le sortie, port du badge obligatoire. Alors que nous étions en pleine visite, un agent de sécurité a rappelé à l'ordre mon guide : « vous savez que durant la séance, les visiteurs ne sont pas admis dans cette partie de l'Assemblée ». Il paraît qu'avant, c'était plus cool. D'après le témoignage de Vito, concentré de matière grise et accessoirement troubadour se promenant avec un nez rouge dans sa poche, avant on pouvait fumer dans le jardin. Désormais, les socialistes se cachent dans leurs bureaux (pas mal non plus pour l'opposition, j'aimerais bien voir ceux de la majorité). Mais au moins, ils ont toujours La Marquise pour animer leurs soirées.

mercredi 24 mars 2010

24.03.2010


Cet après-midi je suis allée dans la pièce secrète de la fac : la cartothèque. Un lieu mythique. Au quatrième et dernier étage du bâtiment D se cachent les purs géographes. Ils travaillent en fumant derrière des rideaux bleus. Je me demande ce qu'ils font d'ailleurs. Quand je dis « eux », l'accès à la pièce secrète étant restreint, il s'agit d'une poignée de professionnels obsessionnels. Voire d'un couple: Madame travaille à la cartothèque, entre des étagères poussiéreuses et des tiroirs renfermant des cartes. Italie, Allemagne, Le Havre...Monsieur travaille sur son bureau dans un coin. Nous avions rendez-vous avec lui pour lui poser des questions concernant notre étude. Victime d'un malaise cardio-vasculaire, son bras gauche est resté paralysé. Il ferait presque peur, lui, l'homme qui a conceptualisé la notion d'espace en soi, et d'espace pour soi.

De la porte secrète conduisant au monde merveilleux des géographes, je suis passée dans une salle obscure. Ce soir, je suis allée voir Alice in Wonderland au cinéma et ça m'a fait du bien.

*Image: la reine rouge mange du porc hallal. "qu'on lui coupe la tête!"

mardi 23 mars 2010

23.03.2010


La vie est une lutte permanente. En particulier pou ceux qui veulent s'en sortir dans cette jungle urbaine. Hier, j'avais encore de l'énergie, j'ai envoyé plein de demandes de stages. Ca m'a épuisée...

J'ai rencontré un professeur de Nanterre qui s'occupe des relations avec les entreprises, j'avais besoin de son témoignage pour l'étude que je mène. Il m'a parlé de la « crise » du monde universitaire. Les gens ne veulent plus y inscrire leurs enfants et les effectifs des écoles de commerce et d'ingénieurs explosent. Tous les rebuts de la société se retrouvent à la fac. Ce type a déjà crée une licence professionnelle mais le clan des anciens de 68, ou les syndicats étudiants lui mettent des bâtons dans les roues lorsqu'il propose d'en développer de nouvelles. Il m'a expliqué cette méconnaissance et le mépris que les chercheurs cultivent pour le monde de l'entreprise. Et qu'on le considère comme marchandisant le savoir lorsqu'il parle professionalisation. Bizarrement, d'après les enquêtes que j'ai mené auprès d'étudiants, lorsqu'on leur demande quelle est selon eux la finalité de l'université, ils répondent « obtenir un diplôme pour trouver du travail ». Son tableau était très noir mais je m'en sors bien, il paraît que ma formation se trouve au coeur d'un îlot. « Vous allez trouver du travail » m'a t-il dit.

J'ai un entretien jeudi pour un stage qui semble parfait: dans une agence de communication et conseil en développement durable. C'est l'entreprise idéale MAIS il faudrait que je commence au plus tôt – et je ne suis pas disponible avant 2 semaines. On verra.

Aujourd'hui, grève de la SNCF et/ou des RER, je n'ai pas tout suivi. Mon cours de danse a été annulé et je suis frustrée. Les gens ont pris leur voiture faute de transports en commun et dans la rue, c'est la merde, il y a des embouteillages plus que jamais. Quand je disais qu'il faut se battre dans la jungle urbaine...

Rayon de soleil de ma journée, outre le retour du printemps : Julien Lepers. J'ai assisté à l' enregistrement de l'émission Question pour un champion car un étudiant de mon Master participait. Il a très bien joué, est allé en finale avant de s'incliner devant la championne (c'était sa quatrième victoire). Il faut voir ça! Les vieux débarquent en car aux studios de France télévision et se jettent sur le jus de fruit et les biscuits entre deux enregistrements. Julien Lepers est très sympa et va causer avec les petits retraités lorsqu'il y a une pause technique. Il faut suivre le rythme : 4 émissions enregistrées par jour. La diffusion étant prévue pour mai, les candidats mentent en répondant aux questions rhétoriques de Julien : « alors? Vous avez passé un bon week-end du premier mai? ». Le chauffeur de salle refait toujours les mêmes blagues (du type Julien a le cul plat, ce qui signifie qu'il est vraiment un bon animateur pour persister dans un milieu où parait-il on réussit avec le cul) et mouline avec ses bras quand il faut applaudir longtemps...Je ne regrette pas d'avoir découvert les coulisses de Question pour du pognon.

Je réalise qu'il y a bien longtemps que je n'ai plus attribué de points La France tu l'aimes ou tu la quittes. Aujourd'hui donc, 1 point tu la quittes du à la grève des transports, 1 point tu la quittes à l'université statique qui fait croire aux jeunes qu'ils seront tous intellectuels ou fonctionnaires, 1 point tu l'aimes grâce à Julien Lepers! Heureusement que certains relèvent le niveau...

dimanche 21 mars 2010

21.03.2010


Je suis allée à la pinacothèque voir une exposition sur Munch. Comme tout le monde connait le Cri et réduit l'oeuvre du peintre à ce tableau, l'exposition montre tout sauf le Cri. J'ai adoré. J'y suis allée avec Linda, une fille qui était avec moi au lycée et qui vient de débarquer à Paris pour un stage.

Hier soir, je suis allée à une soirée chez ma copine Aude qui vient de déménager dans un nouvel appartement.

Jeudi, j'ai vu Liberté au cinéma, moins musical que les précédents films de Tony Gatlif mais j'ai aimé. J'ai découvert que l'assistante réalisatrice, Raphaëlle Bruyas était en fait la grande soeur d'un ami.

En parlant carrière cinématographique, le week-end prochain je suis invitée à la projection privée du court métrage dans lequel j'avais figuré.

jeudi 18 mars 2010

18.03.2010


J'ai fini le livre « Votre jeunesse » de Loïc Laurent qui traite du mouvement universitaire contre le CPE au Mirail. Ayant aussi vécu cette période, assisté aux mêmes AG, je trouve son livre très pertinent. J'ai eu envie de le conseiller à ma soeur qui croyait que « la grève c'est juste le mardi et le jeudi ». C'est sur que n'ayant pas expérimenté le blocage « démocratique » on pourrait croire que la grève n'est pas un mode de vie (un état permanent ne se limitant pas au mardi et au jeudi). J'ai aussi eu envie de le conseiller à tous ceux qui étaient en cours avec moi à l'époque. Avec du recul, c'est le genre de livre qu'on apprécie. Ca peut même être thérapeutique.

Lundi, je suis allée à une réunion au PUCA, rien de bien palpitant mais je le mentionne pour la frime: je suis allée au ministère. D'ailleurs, je trouve que fréquenter les lieux de pouvoir m'arrivent un peu trop souvent en ce moment. Il se peut que j'aille me souler à l'Assemblée nationale où une amie fêtera la fin de son stage. Et sûrement que les petits fours seront aux frais des contribuables, alors je boirai à votre santé mes chers compatriotes.

Hier, j'ai eu un examen de cartographie. Je trouve ça pas mal, choisir les couleurs, les manipulations compliquées sur ordinateur. Mais j'envisage la chose de façon plus esthétique que logique et scientifique. Du coup, mes cartes ne sont jamais de bonnes cartes, mais toujours belles à regarder.

Depuis la semaine dernière, la nouvelle lubie d'Achille pour se disperser durant son cours d'anglais est de jouer avec un petit piano qui était dans un coin du bureau. La semaine dernière, j'avais dit « Non, tu joueras après le cours ». Je pensais qu'il oublierait mais il a presque contesté l'autorité de son père qui lui ordonnait d'aller à la douche dès la fin du cours.
Ayant remarqué que chaque touche était associée à une couleur, et que les enfants avait la partition de « twinkle twinkle little star », je me suis dit que le piano pourrait en fait devenir un moyen détourné d'apprendre les couleurs. Sauf qu 'au moment de retourner aux choses sérieuses (apprendre à compter de 10 à 20), Achille voulait me prouver qu'il était talentueux. « Stop playing the piano. Do you understand? On arrête de jouer maintenant. Motherfucker! ».

Je sens que je vais brûler ce piano.

Le soir, c'était la St Patrick. J'ai enfilé mon tee-shirt vert pour aller slalomer entre la foule en délire d'un pub irlandais afin de boire une pinte. Il faisait bon, les gens buvaient le long du canal st Martin. Enfin, on se disait que le printemps était presque là.

*Photo: pub pour American Apparel, pourrait aussi faire la promotion de la St Patrick.

dimanche 14 mars 2010

14.03.2010


J'aime quand il y a des fêtes à la maison. Hier je ne connaissais pas grand monde mais il y avait des personnages sympas. J'ai rencontré un Tanguy dont le but était de retenir le prénom de tous les gens de la soirée.


Hier soir je suis allée chez ma copine Marlène, Aude était là aussi. On a mangé du poulet caramélisé et on a joué à je ne sais quel jeu de karaoké, où il n'y avait que des chansons anglophones trop dures à chanter. Mieux vaut oublier.

Aujourd'hui, j'avais la maison pour moi seule, ce n'était pas désagréable!

Dans l'après-midi, je suis allée au musée Maillol voir l'exposition sur les vanités déclinant le motif du crâne de la Renaissance à l'art contemporain. J'ai particulièrement aimé un crâne constitué de mouches mortes réalisé par Damien Hirst. Ca m'a rappelé le « cimetière des mouches » de mon enfance : une boite à bijoux circulaire qui se trouvait sur la table de chevet à ma grand mère, dans laquelle nous cachions des mouches mortes ramassées sur le parquet. A chaque fois, mamie les jetais, c'était décevant qu'elle n'apprécie pas cette oeuvre d'accumulation.

L'exposition permanente du musée était assez faible. Maillol peignait et sculptait dans un style classique et has been pour son temps. Après tout, je me suis dit que si je ne connaissais pas son oeuvre avant de venir, c'est bien qu'il y avait une raison: ce n'est pas si génial que ça.

J'y suis allée avec Jimmy qui souffrait d'une tendinite et avait emprunté la canne de son concierge pour pouvoir marcher dignement. « Je ne t'avais pas prévenu, mais je suis déguisé en Toulouse Lautrec aujourd'hui! » me lançait-il. Il m'a prêté deux autres livres écrits par son ami Loïc Laurent dont j'avais beaucoup aimé « Le sourire d'Achille ». J'ai commencé « Votre jeunesse » qui se moque des mouvements étudiants du Mirail. Ca me rendrait presque nostalgique...

Demain, réunion au PUCA. Il nous reste moins d'un mois pour finir notre étude. Le temps est compté pour mon stage mais j'ai de l'espoir.

vendredi 12 mars 2010

12.03.2010



Cette semaine est passée trop vite.

J'ai trouvé des annonces de stage intéressantes et j'espère que mes candidatures seront fructueuses.

La moitié des chambres de la maison sont vides, ce qui crée une atmosphère étrange. J'ai l'impression de vivre dans un motel déserté.

J'ai repris mon job d'english teacher.

Hier je suis allée au théâtre voir « mission Florimont », une comédie que j'ai vraiment aimé. En plus, je n'avais pas vu de pièce depuis une éternité.

Ce soir, l'anniversaire d'un ami à Alizée a lieu sous notre toit - car on a de l'espace.

*Après avoir découvert le street art de Banksy l'an dernier à Londres, je suis maintenant fan du parisien JR.

mardi 9 mars 2010

Extraits de mon journal de bord à Budapest:


28.02.2010

Je viens d'embarquer dans un train presque vide allant de l'aéroport au centre ville de Budapest. Les sièges sont énormes et confortables, je me demande si je ne me suis pas surclassée malgré moi...Le hongrois est une langue incompréhensible. Dès mon arrivée à l'aéroport, ce pays me fait rire avec les pictogrammes de locomotives fumantes pour indiquer la gare.

Quelques heures auparavant, j'étais dans le premier métro parisien de 5h 30 où des jeunes fêtards chantaient, dansaient, se demandaient où faire un after pour prolonger la staurday night fever.
J'ai enregistré mes bagages de justesse. Le vent avait couché un arbre sur l'autoroute, retardant le bus. J'ai stressé, mon timing était déjà serré à la base...

01.03.2010

Hier, Aurélien m'a fait découvrir sa nouvelle ville. J'ai eu un apperçu des principaux monuments et de l'atmosphère animant Budapest. Les gens se baladent souvent avec des sacs en plastique, ce qui leur donne une allure bohême. Certains sont habillés normalement alors que d'autres ont un style des années 80. Au H et M, il restait des vêtements (moches) designés par Sonia Ryckiel alors qu'à Paris les filles se les sont arrachés en quelques heures.

Je trouve que les gens se regardent dans les yeux ici, ça me fait bizarre, à Paris on s'évite sans cesse pour survivre. Les hongrois n'apprécient pas toujours qu'on leur parle anglais, d'ailleurs leur niveau est en dessous de ce que j'attendais. J'ai pris la plus vieille ligne de métro d'Europe, les stations sont annoncées de façon tonitruantes. J'ai aussi emprunté un tramway jaune longeant le Danude.

Nous sommes allés au musée d'art contemporain. Aurélien s'est vu refuser l'entrée d'un salle – parait-il car il portait un manteau. Je pense que c'est plus car se veste est rouge. C'est comme un mauvais souvenir communiste pour les hongrois. Du coup, on a du faire un détour par les vestiaires. Souvent, les circulations piétonnes sont mal aménagées dans la ville, on traverse à l'arrache.
Les gens affichent un air triste et mélancolique et les filles assez moches contrairement à mes attentes.

Ce matin, j'ai visité un cimetière pendant qu'Aurélien était en cours. L'équivalent du Père Lachaise il paraît -mais une pâle copie- tout comme cette allée majeure comparée aux Champs Elysées. Il faut se méfier des comparaisons racoleuses.

Je suis revenue à la gare de Nyugati où j'étais arrivée pour prendre des photos de ce monument d'Eiffel. Sur le pont des Chaines, j'ai pensé à Brooklyn et un couple de touriste m'a demandé de les prendre en photo. J'ai gravi la colline du palais royal au dôme vert. Il s'est mis à pleuvoir, puis à grêler. Je n'avais pas mon parapluie. J'ai voulu m'abriter sous un genre de porche. Un homme se trouvait déjà là. En fait, il s'agissait d'un garde (en K way) et je me suis fait virer car le monument en question était le palais résidentiel...Du coup, j'étais trempée. Depuis le bastion des pêcheurs, je surplombais la ville. Pour me réchauffer, je suis entrée dans l'église St Matthias dont les tuiles de couleurs semblent être comestibles. Redescendue à Pest, je suis allée au marché couvert. On y trouve des fruits, du paprika, de la charcuterie, des produits laitiers au rabais et des souvenirs. Les vitrines de supermarchés sont surprenantes: les produits sont exposés et des post-it indiquent les prix. Ce soir, nous sortons dans un repère d'étudiants érasmus.

03.03.2010

Au Morrison Pub nous avons rencontré une Arménienne délurée, elle s'amusait à mettre du gloss à tout le monde et je me suis demandée si on n'allait pas attraper de l'herpès avec tout ça. Nous avons dansé jusqu'au bout de la nuit.

Le lendemain, je suis allée au musée de la Terreur qui retrace l'occupation nazi et soviétique. C'était bizarre.

Avec Aurélien, nous avons cuisiné du poulet au paprika avant d'aller voir une exposition sur la peinture française. Ensuite, direction les bain! C'était immense et somptueux! J'ai testé différents types de sauna, me suis trempée dans des eaux chaudes et/ou puantes. Ca m'a détendue.

Le soir, nous sommes sortis dans un bar-squat comme il y en a beaucoup ici. Il y avait un concert. J'ai discuté avec un Australien arrivé à Budapest pour y enseigner l'anglais et qui faisait du couch surfing chez des amis à Aurélien. Le monde est petit: quand j'étais à Londres, lui aussi y était et il vivait à Putney juste à côté de là où j'étais.

Aujourd'hui, j'ai vu la banlieue: sale, pauvre, des décharges en plein air alors que le centre s'offre un lifting (ou plutôt l'UE le lui paie). Au marché aux puces, on pouvait acheter dans anciens uniformes nazis ou des insignes communistes.

J'ai vu la fac d'Aurélien et sa belle bibliothèque.
Je suis montée au sommet du Mont Gellert, je dominais la ville.
Je suis revenue au marché central y acheter des cartes postales.
Ce soir, nous allons au restaurant, il faut que je teste le goulash.
Demain, je pars pour Londres.

04.03.2010

Dans l'avion.
Ce matin je suis allée au musée des Beaux Arts de Budapest pour dépenser mes derniers forints. Hier soir nous sommes sortis dans deux bars: un aménagé dans un appartement (on peut boire un verre dans la salle de bain), l'autre dans un ancien bâtiment industriel.
J'ai manqué le train pour l'aéroport et j'ai cru que le suivant ne me permettrait pas d'arriver à l'aéroport à temps pour m'enregistrer. Personne ne parlait anglais, des gens faisaient « yo yo » quand je demandais si c'était le prochain train pour l'aéroport. J'ai découvert par moi même qu'il y avait un train me permettant d'arriver à temps.

09.03.2010


Rentrée à Paris, blasée. Je n'avais pas passé d'aussi bonnes vacances depuis un moment... Cette semaine m'a semblée durer trois semaines tellement j'ai fait de choses!

A Londres, j'ai vu l'exposition Van Gogh à la Royal Academy of Arts. On pouvait y lire la correspondance du peintre – en partie en français- et suivre l'évolution de son oeuvre.

Contre toutes attentes, je suis allée à un match de foot Tottenham-Fulham parce qu'il paraît qu'il faut connaître ce qu'on critique. Ce n'était pas mal, je ne me suis pas ennuyée. Il faisait juste froid. Nous sommes partis 5 minutes avant la fin -mais de toutes façons il n'y a pas eu de but- pour ne pas manquer un concert. C'était Dave Matthews band. L'O2 Arena est la salle la plus grande où j'aie vu un concert. Nous avions de bonnes places, on était assis et c'était bizarre pour moi d'aller à un concert sans être compactée dans la foule. Les musiciens étaient excellents et faisaient très ricains.

Je suis retournée au Earl. J'y ai vu Jono qui semblait déprimé. Un couple de français vit dans son appartement maintenant, et bossent au pub. J'ai vu Anneke avant son départ à la fin du mois, elle rentre en Afrique du Sud – donc je suis invitée à aller la voir là-bas.

J'ai vu Delphine, et on a pris un verre au Park Tavern comme au bon vieux temps.

J'ai reçu un mail du FFSU où j'avais eu un entretien et espérait être prise en stage. Mais mon profil est TROP développement durable et PAS ASSEZ sécurité et prévention de la délinquance. C'est toujours la même chose ici, il faut rentrer parfaitement dans un moule pour avoir le privilège de faire ses preuves. Ca m'énerve que les gens ne laissent pas leur chance aux jeunes. J'avais potentiellement un autre stage en communication mais ça ne collait pas à ma formation et mes profs n'auraient sûrement pas accepté que je fasse ça. Donc c'est reparti pour de nouvelles recherches...