dimanche 3 octobre 2010

03.10.2010


J'ai embarqué mes dossiers et mon mug. J'ai volé quelques enveloppes dans les fonds de tiroir. J'ai noté sur le tableau noir : « penser à arroser le ficus ». Et après les remerciements du boss, je suis partie.

Sur le quai de la ligne 2, le saxophoniste qui est toujours assis à cet endroit là jouait « Comme d'habitude ». Je me suis dit, quand les portes se sont fermées, que les miennes allaient changer. Les trajets quotidiens, les détails qui deviennent vite une routine. Cet inconnu qui fait son tai chi tous les matins au bout de l'île de la Grande Jatte et que j'aperçois en traversant le pont, ce chanteur dans les couloirs du métro, ce petit vieux moustachu qui semble attendre mais fait la manche. Les habitudes minutées de tout les jours, l'heure après laquelle il est déjà trop tard pour se lever et pour être à l'heure au bureau, le moment où il faut arrêter la bouilloire pour ne pas que l'eau du thé soit trop brûlante, la petite accélération en traversant l'avenue de Friedland pour ensuite traverser les Champs Elysées juste au moment où le feu passera au vert.

Les décorations de Noël sont déjà installées et je me demande dans quel monde on vit.

Hier soir, nous avons fait une soirée à la maison. Tout était remis en ordre, plus carré que jamais. Jusqu'au moment où le chauffe eau s'est écroulé. Lourd et rouillé. Sur le sol. Lorsque Nathalie nous a appelé en panique, nous avons jugé bon d'annuler notre séance de ciné. Nous l'avons retrouvée en train de tenir ce tuyau brisé depuis lequel giclait de l'eau brûlante. Voilà, maintenant, l'eau est coupée. Comment on fait?

Demain, je n'aurai aucune raison de me lever. Enfin, pas d'obligation en tous cas. Mais un jour, j'irai sur l'île, j'imiterai les mouvements lents et précis de l'inconnu qui fait du tai chi. Et je savourerai cet instant alors que d'autres seront en train de presser le pas sur le pont.